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Analyse: Le cauchemar continue…

La distribution d’argent gratuit va pouvoir recommencer… mais la manne espérée suffira-t-elle à masquer encore longtemps les dangers qui s’accumulent.

Un premier tiers des Tunisiens frôle la félicité.

Un deuxième tiers est sur le rebord d’une fenêtre, au dernier étage d’un immeuble de neuf étages (un étage par an de transition depuis le 14-Janvier)—prêt à sauter.

Le troisième tiers—le plus jeune, le plus beau, le plus intelligent—s’en fiche.

Le quatrième tiers (si… si… c’est l’exception tunisienne) cherche à embarquer vers d’autres horizons ou d’autres abîmes….

Voici la mauvaise nouvelle : qu’on le veuille ou non, quelqu’un sortira vainqueur de la transition.

Pour l’instant, on ne sait pas encore qui…

Dans les deux cas… le cauchemar continue… Pour la simple et bonne raison que les marchés, c’est-à-dire vous, moi… se vengent.

Et le retour du boomerang s’appelle «la revanche des marchés».

Bien sûr, c’est pour cela que les marchés grimpent… les prix grimpent, le chômage grimpe, la dette (de tout le monde) grimpe…

Tout le monde (surtout l’Etat) pense que, finalement, la distribution d’argent pourra, au final, recommencer.

Toujours plus de faux dinars, c’est-à-dire avec plus de fausse «reprise» et plus de vraie décroissance… plus de faux gains boursiers… plus de vraies spéculations (surtout immobilière) et plus de fausses richesses… et en attendant, on continue de tirer sur l’ambulance, en l’occurrence la BCT.

Plus de dettes…

Le premier tiers (des Tunisiens qui frôlent la félicité) a raison.

Leurs mercenaires et autres experts sont aux commandes.

Ruiner l’économie ? Rien de plus facile : il n’y a qu’ à continuer avec plus de dépenses ostentatoires au quotidien, moins de résultats futurs, et plus de dettes à léguer aux générations présentes et futures (celle du deuxième tiers des Tunisiens qui est au bord de la fenêtre, prêt à sauter).

Les dépenses publiques (on devrait dire gaspillage public) ont augmenté au rythme de (… je ne voudrais pas gâcher votre journée avec des chiffres, je vous laisse les calculer), pour quels résultats ?

La transition est bien gérée par une élite de compétences et de politiciens, des économistes, des bureaucrates, des experts tous azimuts… Un magma de prédateurs-rabatteurs qui vous bombardent avec de l’argent facile (véritables bombes à retardement), qui bombardent les marchés (c’est encore vous… moi), en créant une fausse richesse et un faux bien-être.

Pourquoi ? Mais parce qu’ils y gagnent en richesse-pouvoir en restant aux commandes, en distribuant les faux dinars à leurs électeurs, à leurs amis-clients et, bien sûr, à eux-mêmes.

En émettant de faux dinars, ils créent l’illusion d’un bien-être immédiat en spéculant sur l’amnésie collective d’un peuple à la recherche d’une dignité bafouillée par 25 ans d’un libéralisme déviant et neuf ans d’une transition aléatoire.

Bien sûr, ces faux dinars détruisent l’économie réelle, dont dépend le bien-être réel de la population, notamment le deuxième tiers des Tunisiens au bord de la crise de nerfs et au bord de la fenêtre, prêt à sauter du haut des neuf étages.

Cette voie a été souvent empruntée… et elle est pavée de bonnes intentions aussi bien que de mauvaises… très mauvaises intentions.

Le premier tiers des Tunisiens qui frôlent la félicité, dépense trop… Ils impriment de faux dinars pour couvrir leurs excès de dépense… L’économie réelle, celle qui produit, qui emploie pour créer la vraie richesse se dissout dans l’oubli d’une génération à la recherche de sa mémoire… A la recherche de sa dignité.

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Un commentaire

  1. Alain

    25 novembre 2020 à 22:23

    Bonjour Monsieur TAHAR, je suis resté sur ma fin. En tant qu’économiste, vous devriez avoir une idée sur la suite qui attend le pays. D’autres pays ont connu cette situation ? Quels scénarios possibles avec quels issus ? Quelles solutions ? …
    Peut être pour un prochain article ?
    J’attends avec impatience. Au plaisir de vous lire.

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